Savais-tu que 34,1% des personnes inscrites en formation professionnelle (FP) avaient d’abord commencé ou complété un diplôme collégial ou universitaire? 11% des élèves en FP se sont même fait déconseiller de s’inscrire en FP. [1]
Cela revient à dire que la FP ne semble pas toujours un choix spontané, en partie parce que l’entourage des personnes transmet une information négative à propos de celle-ci. Alors combien y a-t-il actuellement de personnes sans qualification ou piégées dans un emploi qui ne leur convient pas, alors qu’elles auraient mieux fait de s’inscrire dans un des 60 programmes disponibles, ici, en région ?
Ton conseiller d’orientation, ton père ou ta mère te met des bâtons dans les roues ? Prépare tes répliques à l’aide de notre petit guide d’autodéfense pour les gens souhaitant s’inscrire en FP.
Que répondre si on te dit :
8 des 10 métiers les plus en demande en région exigent une formation professionnelle. Consulte à cet effet le palmarès des 10 métiers les plus en demande au Saguenay-Lac-St-Jean.
De 2018 à 2022, alors que les taux de chômage sont significativement supérieurs pour les personnes n’ayant pas obtenu de diplôme d’études secondaires (oscillant autour de 8 à 12%), les taux de chômage des personnes qui possèdent un diplôme post secondaire (professionnel ou collégial)sont similaires à celui des personnes ayant un acquis un baccalauréat universitaire, soit entre 3,7 et 6%[2].
Donc, même si tout le monde peut connaître une période de chômage, les diplômés professionnels le sont moins que les autres.
Au contraire, plusieurs programmes de formation professionnelles sont de nature technologique comme par exemple les DEP Soutien informatique, Électromécanique de systèmes automatisés, Fabrication de pièces industrielles et aérospatiales en composites, Infographie, ou encore Réparation et service en électronique.
Alors que les programmes existants sont régulièrement mis à jour au fil de l’évolution technologique, de nouveaux programmes sont conçus, suivant l’émergence des nouveaux métiers : AEP Mécanique de véhicules électriques, DEP Retraitement d'instruments médicaux, AEP Élagage Réseau, AEP Installation et entretien de système domotique, etc.
Depuis quelques, plusieurs CFP abordent même la vague de la réalité augmentée[AB1] ,qui commence à peine à être utilisée en industrie. Quelques exemples ?
Visionne :
L’usage de la réalité augmentée en géographie d’orientation en forêt
Apprendre à souder à l’aide de la Réalité augmentée
Toujours en mouvance, le ministère de l’Éducation du Québec a amorcé cette année une nouvelle initiative pour accélérer encore plus la modernisation de la formation professionnelle. Dépassée, la FP? Heu… non !
Non, la formation professionnelle n’est pas un cul-de-sac qui vous amènera à répéter les mêmes gestes jour après jour, sans possibilité d’avancement. Au contraire, les professionnels qui connaissent le souhaitent peuvent gravir les échelon, devenir chef d’équipe crédibles qui connaissent leur métier.
Autre possibilité, une proportion non négligeable d’entrepreneurs sont des diplômés d’études professionnelles : construction, coiffure, esthétique, infographie, restauration et services alimentaires, etc. : une foule de métiers se prêtent bien au démarrage d’une petite entreprise.
Consulte ici les profils de nos ambassadeurs entrepreneurs de la formation professionnelle.
D’ailleurs, il y a même une formation spécifique pour ça, démarrer sa propre entreprise : l’ASP Lancement d’une entreprise.
D’abord, il est très hasardeux d’associer intelligence et parcours scolaire, sans nuance[3].Avec la théorie des intelligences multiples, on sait maintenant que la majorité des cheminements scolaires proposés par nos systèmes éducatifs réguliers ne favorisent souvent que certains types d’habilités cognitives.
Ainsi, on parle maintenant de l’importance de la motivation, du travail et de stratégies d’apprentissage dans la réussite des élèves. Or, la motivation qui fait souvent la différence entre un parcours scolaire général et un parcours scolaire professionnel est liée à l’accomplissement et au désir d’être dans l’action rapidement [4].
En effet, chez les personnes ayant opté pour la formation professionnelle :
· 91,7% sont motivées par le souhait d’approfondir leurs connaissances;
· 87,4% le font pour accéder à une formation d’abord et avant pratique;
· 53,9% précisent qu’ils veulent voir un travail plus manuel et voir des résultats concrets jour après jour.
De plus, les gens de leur entourage ne se doutent pas qu’en s’inscrivant en formation professionnelle, ils devront réussir au point de vue académique, notamment :
· Détenir des préalables scolaires de base, par exemple les acquis en français, en mathématique et en langue seconde de quatrième secondaire.
· Puis, atteindre des notes de passage de 75%,voire 80% pour obtenir leur diplôme lors d’examens théoriques ET pratiques.
Bref, opter pour la formation professionnelle, c’est d’abord et avant tout une volonté d’aller dans l’action rapidement, et non pas une question d’intelligence.
Bon, on ne va pas se mentir :
· en 2022, une personne sans diplôme gagne en moyenne 708 $ par semaine;
· quelqu’un détenant un DEP ou un DEC gagne en moyenne 1 012 $ par semaine;
· effectivement, une personne qui détient un diplôme universitaire gagne davantage : en moyenne 1 455 $ par semaine.[2]
Donc oui, si on passe outre que la dette moyenne d’un diplômé d’un baccalauréat est de 20 000$ (données de 2015) et qu'ils passent 5 à 7 ans de plus sur les bancs d'école avant d'intégrer le marché du travail, poursuivre ses études est un investissement payant. Mais ces moyennes salariales cachent de grandes disparités entre les métiers. Tu veux magasiner ton métier en fonction du taux de placement ou du salaire ? Va voir www.trouvetonmetier.com, ou encore cet article.
Mais au bout du compte, n’oublions pas qu’en choisissant un programme simplement pour des raisons financières, il y a le risque de ne pas aimer ton métier. Et, selon l’avis général, faire quelque chose que l’on n’aime pas pendant toute la journée, à longueur de semaine, ça ne rend pas heureux.
Se former pour occuper un métier professionnel c’est :
· répondre aux besoins de base de notre société (produire de la nourriture, construire, fabriquer des équipements, soigner, éduquer);
· rapide (entre 4 et 24 mois);
· payant : 10 métiers dont le salaire moyen est de plus de 65 000$/année;
· passionnant : choisir son métier envers et contre tout, c’est parce qu’on est habité par une passion.
· Un tremplin : il ne sera jamais trop tard pour aller complémenter tes études avec de la formation continue ou des études supérieures.
[1]Observatoire de la formation professionnelle (à paraître) Enquête sur les élèves inscrits en formations professionnelle.
[2] Statistique Canada. Tableau14-10-0020-01 Taux de chômage, taux d'activité et taux d'emploi selon le niveau de scolarité atteint, données annuelles.
[3] Predicting Long-Term Growth in Students' Mathematics Achievement : The Unique Contributions of Motivation and Cognitive Strategies : https://srcd.onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1111/cdev.12036
[4] L’intelligence comme facteur essentiel à la réussite scolaire ? : https://segpa.org/lintelligence-comme-facteur-essentiel-de-la-reussite-scolaire/
[AB1] https://recitfp.qc.ca/blog/2023/02/16/la-realite-augmentee-transforme-lapprentissage-en-formation-professionnelle/
